Article paru dans Calais Réalités n° 133

Semaine du 17 au 23 février 2005

 

Les ados peuvent être écoutés

Ce n’est pas pour rien que la prévention du suicide est une priorité nationale de santé publique. Le phénomène, encore trop marqué par le silence, est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes de 15 à 24 ans.

C’est dire, s’il est important d’organiser la prévention, de former les professionnels qui travaillent avec les adolescents et de repérer les personnes en difficulté pour mieux les orienter. La récente disparition des deux collégiennes au Cap Blanc Nez, qui a légitimement soulevé une vague d’émotion de toute la population locale, nous invite à regarder d’un peu plus près les mécanismes du suicidant et les outils pour prévenir le phénomène.

Le docteur François-Xavier Ivart, psychologue, s’est particulièrement penché sur la question, notamment en raison de son implication au sein de la Maison de la famille et du service municipal de la jeunesse où il intervient deux mercredis par mois pour écouter les jeunes qui le demandent. Le cas échéant, il les oriente, vers les cabinets en ville ou dans les structures adaptées.

“Je n’ai pas constaté de changement spécifique au cours de mes rendez-vous au Point écoute du service jeunesse depuis le drame. Je ne pourrai véritablement mesurer l’impact que dans quelques semaines. Mais il faut savoir que tout le réseau des médecins et infirmières scolaires a été très vite mis en mouvement pour être à l’écoute et aider les jeunes à s’exprimer”,

concède le psychologue.

Il insiste sur le fait que :

“le suicidant ne veut pas mourir, il veut seulement que sa souffrance cesse. En parler, c’est commencer à désamorcer le processus de passage à l’acte”.

Mais souvent, les facteurs de risques, les causes et les souffrances sont multiples, d’où

“le nécessaire repérage des jeunes en souffrance par tous les professionnels, dans la communauté éducative et dans les multiples structures de loisirs par exemple”.

Son action au Point écoute, depuis près d’un an, est un indispensable maillon de la grande chaîne de la santé, au sens de bien-être, à laquelle la ville de Calais travaille au travers de son pôle

“promotion de la santé et de la vie sociale”.

Elle vient d’ailleurs de recevoir, pour cette démarche originale, le label “Ville santé” de l’OMS ( cf. notre précédente édition ).

Le message aux jeunes de F.-X. Ivart est simple :

“Vous n’êtes pas seuls, vous pouvez être écoutés, ou recréer des liens”.

Exprimer sa souffrance, en parler dans la famille, avec les amis ou les aidés, ou les professionnels, c’est déjà faire un pas pour aller mieux.

Frédérique Haffaf

 

 

Comment faire pour que les ados et les adultes puissent s’exprimer ? Parler de leur souffrance ?

Le psychologue François-Xavier Ivart est à l’écoute des jeunes deux fois par mois au service jeunesse.

Contacter la Maison de la famille

Au :03 21 97 60 73.

François-Xavier Ivart, psychologue, intervient au service jeunesse.